Galerie

La Boulangerie Française

Une école de boulangerie pour les jeunes du Vietnam

La Bou en image ...

 

 

 

Les photos ...

Témoignages de volontaires ...

 

Claire, volontaire en 2006

 

"20h30, 10 000 pieds, bruit vrombissant des moteurs, visages endormis ou rêveurs ; la jambe se fait lourde, fourmille, demande à bouger. Encore 12h de vol. Cela laisse le temps à la rêverie.

Huê, quel drôle de nom pour une ville impériale.

Là-bas, 6 mois.

 

Au pied du mur, j’ai un peu le vertige. Pour une première hors d’Europe, c’est une première. Et pourtant moi la stressée, j’ai confiance. J’ai vu les étoiles dans les yeux de ceux qui en revenaient.

« … Mesdames, Messieurs, nous venons d’atterrir sur le sol vietnamien à Ho Chi Minh City, la température extérieure est de 28°C, il est 14h30, heure locale… »

Encore un vol interne pour Huê’ et j’arrive.

On m’attend. Mine de rien, entre deux croissants modelés à la vitesse d’un éclair, ils les attendent les volontaires, les moi ngoi phap. Ils se demandent bien à quelle sauce ils vont être mangés les 6 prochains mois.

- « Enchantée, mes peurs, mes doutes et moi »

Une poignée de main,

- « Chao chi »

Et on continue à enfourner les pains au four.

Mais qui sont ces gaillards de 20 ans, parés d’une casquette farineuse et d’un tablier pâteux ? Des petits gars comme les autres, qui cherchent le bonheur comme les autres.

S’apprivoiser, se comprendre, s’accepter, s’aimer. Nous, les français, eux les apprentis vietnamiens. Quel challenge ! Mais qu’il est doux de voir le challenge se réaliser !

Une baguette par ci, un pain au chocolat et une petite pièce montée par là, et voilà le débutant qui se forge des mains de boulanger aguerri. Mais c’est surtout l’adulte qu’on veut faire grandir. Petit à petit, chacun s’épanouit à sa manière. L’un chantonne, l’autre dévoile ses talents artistiques, l’autre montre un goût prononcé pour la faune à huit pattes, l’autre pour les dictionnaires français. Qui aurait pensé que ce jeune garçon au visage triste allait devenir le clown de l’équipe ? Et que celui au regard fuyant soit un chef boulanger respecté ? Ils ont su se battre pour cette vie qui ne leur a pas toujours souri et ce combat porte ses fruits aujourd’hui.

Pour moi, l’heure du retour a sonné.

Dans l’avion qui me ramène en France, mes idées vagabondent. Je ne sais pas ce que les hasards de la vie nous réservent, peut être nous reverrons nous un jour ? Mes yeux sont tristes mais je sais que je ne vous ai pas abandonnés, que vous êtes heureux et que l’aventure continue.

 

Loin des yeux mais près du cœur, phai khong ?

 

Huê’, quel nom magnifique !"

 

 

David, volontaire en 2002

 

"3 mois c'est peu

3 mois ça peut changer beaucoup

 

ça peut influencer une vie, l'ouvrir, l'orienter, la guider,

3 mois, moins pour donner que pour recevoir,

3 mois pour apprendre, rencontrer, sourire,

3 mois pour se souvenir, puis revenir, grandir...

Merci aux apprentis, aux boulangers et à tous les membres de la Bou."

 

 

Yveline, boulangère, 2003

 

"Je pourrais vous parler des soirées et des sorties à la plage avec les apprentis, des bons moments avec les étudiantes Estelle, Emilie, Sandra, Béatrice et Claire et des histoires ou anecdotes que nous avons vécues. Je vais vous raconter une histoire presque extraordaire à la limite du conte de fée.

 

Il était une fois un jeune garçon vietnamien très pauvre. Si pauvre que tout petit ses parents avaient du le mettre dans les rizières pour planter le riz et ainsi subvenir à leur besoin alimentaire. Il n'allait pratiquement pas à l'école. Un jour, la chance lui a permis de rencontrer deux français et d'apprendre le métier de boulanger. Il l'a saisi trop content de ne plus avoir les pieds dans l'eau. Mais très vite, il s'est rendu compte que devenir boulanger n'est pas seulement un échappatoire car ce métier lui plaît. Un jour, une seconde chance se présente à lui : il rencontre Pascal. Sa soif d'apprendre va faire naître en eux une amitié et même plus. Son apprentissage fini, Pascal le fait venir dans une pâtisserie a Hoi An où nous travaillons pour qu'il se perfectionne en pâtisserie. Pendant un an, nous avons vécu auprès de lui. Je lui donnais difficilement des cours de français qui était plus une excuse pour qu'il vienne manger chez nous. Nous avons quitté le Vietnam pour Siem Reap au Cambodge mais pas ce garçon. En novembre 2005, je reçois le plus joli des mails pour mon anniversaire. Il commence ainsi : Bon Anniversaire ma chère maman."